Les origines d’un tiers secteur de l’action sanitaire et sociale: Actes de la journée d’étude du 9 octobre 2015 consacrée à Henri Théry

Cette livraison de Recherche Sociale présente les Actes d’une journée d’étude consacrée à Henri Théry, sous la direction de Thibault Tellier, chercheur en histoire contemporaine. Ce dernier, présentant dans l’article qui suit les motivations de ce travail et la composition de ces textes, je me contenterai de quelques remarques liminaires.

 

Il peut aller de soi que la revue Recherche Sociale, et plus généralement l’association FORS-Recherche Sociale accueille des recherches sur Henri Théry. D’une part, il en a été l’un des créateurs en 1965, à partir du dispositif du Centre de Recherches Economiques et Sociales et surtout, il en a nourri activement les contenus intellectuels par des articles issus de multiples rapports, colloques, travaux collectifs, etc. À ce titre, la revue lui a rendu hommage pour commémorer le cinquantenaire de son existence[1].

 

Les différents textes présentés ici approfondissent le projet précédent, en passant d’une reconnaissance interne à une recherche historique élargie. Les différents moments du parcours de ce militant infatigable sont largement développés ultérieurement et il n’est de citer que quelques sigles qui ont jalonné sa carrière pour envisager l’ampleur de la carrière d’Henri Théry : l’UNSS, la FORS, l’UNIOPSS, la FCSC, la Fonda, etc[2].

 

Ce qui ressort des différents articles, c’est l’homme de réseau : on pourrait dire l’interlocuteur « multiprises », capable de dialoguer avec des acteurs très différenciés des hautes administrations du secteur public et les bénévoles « tout venant » du secteur associatif. Mais au delà, c’est le penseur militant pour l’établissement de solidarités multiples, la défense du tiers secteur et la participation des personnes à la définition de leur conditions de vie.

 

Cependant, et c’est une impression personnelle, on a toujours le sentiment que Henri Théry, conscient de la complexité du social, s’efforce de lutter contre le zonage méthodologique propre à la société technique industrielle, en cherchant les voies de la responsabilité mais pas les attributs du pouvoir.

 

Enfin, au-delà d’un effet de lecture individuel, je voudrai surtout inviter à la rencontre avec Henri Théry, que l’on pourrait appeler, en reprenant la terminologie de J. Agee et W. Evans[3], un « grand homme ».

 

Alain Vulbeau

Président de FORS-Recherche Sociale

[1] De la connaissance à l’action. 50 ans d’études réalisées par FORS-Recherche Sociale pour des commanditaires publics et associatifs, Recherche Sociale, n°214, 2015

[2] Ces acronymes sont déclinés dans les articles qui suivent

[3] Agee J., Evans W., Louons maintenant les grands hommes, Paris, Terre Humaine Poche/Pocket, 2002